Indigenous Peoples’ Rights International (IPRI) et le Centro de Derechos Humanos de la Montaña de Guerrero, Tlachinollan appellent à la solidarité avec les femmes autochtones Mexicaines Valentina Rosendo et Ines Fernandez dans leur lutte continue pour la justice.
Inés et Valentina sont des femmes autochtones Me’phaa de l’État de Guerrero, au Mexique. Elles ont été torturées sexuellement par des éléments des forces armées en 2002.
En raison de l’impossibilité d’obtenir justice au Mexique, Inés et Valentina ont dû porter leur sort devant le Système Interaméricain des Droits de l’Homme. En août 2010, la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, dans deux jugements distincts, a favorisé les deux victimes.
La Cour a déterminé que les droits de ces deux victimes à une vie sans violence, à la protection de la dignité humaine et de la vie privée, ainsi qu’à une procédure régulière et aux garanties judiciaires avaient été violés. Les décisions de la Cour ont ordonné des mesures de réparation individuelles et structurelles afin de prévenir des abus similaires contre d’autres femmes dans l’avenir.
Les mesures de réparation comprenaient des enquêtes effectives relevant de la juridiction ordinaire, qui conduisent à des sanctions contre les responsables; la reconnaissance publique des obligations internationales de l’État; la création d’un centre communautaire pour les femmes autochtones dans la municipalité d’Ayutla; des réformes juridiques pour mettre fin à l’impunité des auteurs de violations des droits de l’homme, y compris le personnel militaire; compensation monétaire; l’accès garanti à l’éducation et à la santé pour les victimes, entre autres. La Cour a également ordonné des réformes du système de justice militaire.
La Cour a également conclu que le Mexique a échoué à se conformer à son obligation internationale d’harmoniser son cadre de justice militaire conformément aux normes internationales, sur la base des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme qu’il a ratifiés. Le Mexique a signé et ratifié tous les traités internationaux fondamentaux relatifs aux droits de l’homme. Il a également ratifié la Convention 169 de l’OIT et a joué un rôle de premier plan dans l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones (UNDRIP).
En mars 2020, la Cour Interaméricaine a publié une résolution de contrôle de la conformité pour l’affaire Valentina, soulignant plusieurs mesures en attente de conformité. Le 1er octobre dernier, une audience de suivi a eu lieu.
Pendant toutes ces années, Valentina et Ines sont restées intrépides dans leur lutte pour la justice et leur insistance pour que le Gouvernement Mexicain se conforme à toutes les mesures ordonnées par la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme. Nous sommes en pleine solidarité avec Ines et Valentina et nous nous engageons à continuer de les soutenir jusqu’à ce que justice soit rendue.
Nous appelons le gouvernement Mexicain à:
- prendre toutes les mesures nécessaires pour se conformer pleinement et sans plus tarder aux deux sentences prononcées par la Cour Interaméricaine de Justice;
- poursuivre les processus de détention et de poursuite des personnes impliquées dans les deux cas, y compris des hauts responsables militaires;
- normaliser un protocole de gestion et de traitement des cas de viol sur tout le territoire Mexicain et assurer une formation adéquate au personnel qui s’occupe des victimes de viol; et
- Accomplir les mesures de réparation communautaires en:
- fournissant les ressources nécessaires au fonctionnement du Centre Communautaire et de Refuge pour Enfants d’Ayutla de los Libres; et
- fournissant des fournitures et une main d’œuvre pour des soins médicaux adéquats au Centre de Santé de Caxitepec.
Si vous voudriez exprimer votre soutien à cette pétition en tant qu’organisation, veuillez indiquer le nom complet de votre organisation, le pays, le nom de la personne de contact et l’adresse e-mail.
Les particuliers sont également invités à soutenir cette pétition en envoyant leur nom complet, leur pays et leur adresse e-mail via ce lien ou envoyez-le par e-mail à: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Cette signature sera active jusqu’au 31 octobre 2020.