Contexte et objectifs
Même pendant la pandémie à COVID-19, les attaques contre les peuples autochtones se sont intensifiées dans plusieurs pays alors que les gouvernements et les entreprises continuent de contrôler et d'exploiter les terres et les ressources. Les femmes autochtones sont ciblées pour avoir dirigé leurs organisations et communautés dans la défense de leurs terres et ressources, ainsi que de leurs droits individuels et collectifs en tant que peuples autochtones. Les attaques contre les femmes autochtones ont des profonds impacts et conséquences en fonction de leurs conditions et rôles spécifiques basés sur le genre.
En commémoration de la Journée Internationale de la Femme le 8 mars, l’IPRI en collaboration avec la FIMI, l’IWGIA et le LRN, organisent un webinaire qui vise à souligner le courage des femmes autochtones dans la lutte globale des peuples autochtones. Cela sert de plate-forme pour les femmes autochtones en première ligne à risque pour raconter leurs histoires et discuter de ce que la communauté internationale peut faire en solidarité avec les femmes autochtones et les peuples autochtones.
Programme
Cet événement met en vedette quatre femmes autochtones à risque de différentes régions. Elles partageront leurs histoires dans un format conversationnel avec la modératrice. Ce sera suivi de brèves réponses des représentants du système des Nations Unies, du gouvernement et des organisations de défense. Après les brèves présentations, il y aura une discussion interactive sur la façon de renforcer la solidarité et les actions pour soutenir les femmes autochtones qui sont en première ligne de la lutte des peuples autochtones pour la terre, les droits et la dignité.
IPRI et LRN organiseront également une série d’histoires mettant en vedette des défenseurs des droits fonciers autochtones en danger participant à ce webinaire et d’autres femmes autochtones du 8 au 12 mars, dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale de la Femme. Cette série sera disponible sur les plateformes de médias sociaux de l'IPRI, du LRN et de leurs partenaires.
Orateurs et Panel des Intervenants/Réacteurs
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Sarah “Bestang” Dekdeken
Cordillera, Philippines
Sarah appartient au peuple autochtone Kankanaey-Igorot de la région de la Cordillère, au nord des Philippines. Elle est une militante indigène de longue date qui milite contre l'exploitation minière par les entreprises, les méga-barrages et d'autres projets destructeurs dans la Cordillère. Elle est actuellement Secrétaire Générale de la Cordillera Peoples Alliance (CPA), une alliance de 307 organisations de peuples autochtones et d’organisations sectorielles.
Bestang fait partie des victimes des attaques du gouvernement philippin contre des militants et des défenseurs des droits humains. Bestang a connu une intensification du marquage rouge, de l'étiquetage terroriste et de la diffamation politique, en particulier pendant la pandémie à COVID-19. Cela est allé jusqu'à la calomnier sur les réseaux sociaux comme ayant une relation amoureuse avec le Président du CPA, Windel Bolinget. Elle fait actuellement face à une affaire inventée de cyber-diffamation déposée par le chef de la police de la Cordillère pour s'être prononcée contre la profanation par la police du monument des héros de la Cordillère.
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Patricia Gualinga
Sarayaku, Ecuador
Patricia est une dirigeante autochtone de la communauté Kichwa de Sarayaku, dans la région Amazonienne de l'Équateur. Elle a été la porte-parole nationale et internationale de leur communauté dans leur lutte contre les concessions pétrolières dans le territoire de Sarayaku. Leur opposition s'est heurtée à une violence croissante contre la communauté, malgré une décision favorable de la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme en 2012, dans laquelle elle a été activement impliquée. Pendant toutes ces années, Patricia a été régulièrement victime de menaces, de harcèlement et de criminalisation. Son domicile a été attaqué en 2018, quand elle a reçu des menaces de mort.
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Lolita Chavez Ixcaquic
Consejo de Pueblos K’iche, Guatemala
Lolita est membre du Conseil des Peuples K'iche pour la Défense de la Vie, de Mère Nature, des Terres et des Territoires (CPK), un conseil de plusieurs communautés autochtones K'iche contre l'exploitation forestière, les barrages hydroélectriques et d'autres activités extractives qui affectent leur terres et autodétermination. Elle est également une ardente défenseure des droits des femmes.
En raison de son implication active dans les mobilisations et les activités contre les activités extractives, Lolita a subi plusieurs attaques et menaces depuis 2012. Malgré les mesures de protection fournies par le gouvernement Guatémaltèque, Lolita a dû quitter le Guatemala dans le cadre du programme de protection de HRD du Gouvernement Basque d'Espagne et plus tard de l'Union Européenne en raison de l'augmentation des menaces de mort qu'elle reçoit.
Elle n'a pas pu retourner au Guatemala depuis 2017. Pendant son exil, elle continue de promouvoir les droits des peuples et femmes autochtones et de dénoncer la situation au Guatemala. Elle a été sélectionnée pour le Prix des Droits de l'Homme Sajarov de l'UE en 2017.
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Aye Helen
Cameroun
Aye est l'une des femmes autochtones les plus actives d'Afrique Centrale. Elle est originaire des peuples autochtones Baka de la région Est du Cameroun. Depuis plus de 25 ans, Aye lutte pour les droits des peuples autochtones et fait face aux menaces de ceux qui exploitent les ressources des peuples autochtones.
Elle a représenté les peuples autochtones dans des structures de prise de décision telles que le conseil d'Abong Mbang, où elle a été conseillère jusqu'à la dernière élection du conseil. Elle est également la coordinatrice nationale des peuples autochtones et membre de nombreuses plateformes œuvrant pour la promotion des droits des peuples autochtones au Cameroun et en Afrique. Aye est considérée comme l'une des femmes autochtones les plus expérimentées qui a fait face à des défis difficiles mais persiste dans la promotion des Peuples Autochtones au Cameroun et au-delà.
Panel des Intervenants/Réacteurs
- Gladys Acosta Vargas
Member, UN CEDAW Committee (TBC)
- Karin Ericsson
Spécialiste du Programme pour l’Egalité de Genre, Swedish International Development Cooperation
- Tarcila Rivera
Chairperson, Foro Internacional de Mujeres Indígenas
- Signe Leth
International Work Group on Indigenous Affairs
Modératrice: Joan Carling
Director, Indigenous Peoples Rights International.