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Indigenous Peoples Rights international (IPRI) se trouve très préoccupé par les attaques continues et brutales contre les Peuples Autochtones aux Philippines au milieu de la pandémie à covid-19. Elle condamne fermement la série d’attaques contre les communautés des Peuples Autochtones aux Philippines qui ont touché 659 familles Aeta, tué une femme Manobo, et détruit une école Lumad en une semaine seulement.

Bombardement dans une communauté Aeta à Zambales

En date du 21 août, des membres de la 7e Division d’Infanterie de l’Armée Philippine auraient prétendument jeté des bombes sur les communautés Aeta, dans la partie montagneuse de Barangay Buhawen, San Marcelino, Zambales. Des organisations paysannes locales et des Peuples Autochtones ont rapporté que des militaires avaient harcelé, agressé physiquement, et obligé les membres de la communauté Aeta de partir après l’incident de bombardement.

Selon un rapport de Umahon para sa Repormang Agraryo - Gitnang Luzon (Se lever pour une Réforme Agrairienne – Luzon Central), trois habitants Aeta - Witi Ramos, Jepoy Ramos, et Nalin Ramos-ont été physiquement agressés et détenus. Nalin Ramos aurait été forcé de manger les excrements d’un militaire. Le militaire a cependant nié d’avoir commis des agressions physiques, et a plutôt accusé les trois habitants d’Aeta d’être des membres de la Nouvelle Armée Populaire.

Le rapport a ajouté que le militaire a forcé les résidants d’Aeta d’évacuer sur leurs terres ancestrales afin de donner passage aux exploitations minières de la Dizon Copper-Silver Mines “Mines de Cuivre-Argent de Dizon”; cependant les résidants, particulièrement la famille Ramos, se sont opposés au projet et ont refusé de partir par ce qu’ils savent que le projet détruira l’environnement et leurs terres ancestrales.

Meurtre d’une femme leader Manobo

En date du 23 août, la leader de la tribu Manobo et défenseuse dévouée des terres ancestrales, Bae Merlin Ansabo Celis, a été fusillée et déformée par quatre assaillants à Magpet Town, Nord du Cotabato.

Celis fut membre de Tagaytay Lumadnong Panaghiusa Farmers Association “Association des Agriculteurs de Tagaytay Lumadnong Panaghiusa” et faisait partie de ceux qui avaient courageusement milité pour la protection de la culture et du patrimoine ancestral des peuples autochtones dans son village face à l’exploitation forestière illégale continue et aux projets des infrastructures destructifs.

Selon les rapports, elle a été fusillée pendant qu’elle se marchait avec sa fille enceinte en route vers sa ferme. Après lui avoir tiré dessus, les assaillants lui ont brutalement coupé la gorge et lui ont enlevé ses yeux avec une machete.

Démolition d’une école Lumad à Bukindon

 

Le 26 août, l'Académie Mindanao Interfaith Services Foundation Inc (MISFI) à Sitio Laburon, Barangay Matupe, ville de San Fernando de Bukidnon a été détruite par 50 hommes armés du groupe paramilitaire Bagani, selon les rapports de Save Our Schools (SOS) Network “Réseau Sauvons nos Ecoles”, un réseau de défenseurs des droits de l'enfant qui œuvre pour lutter contre la violation des droits des enfants à l'éducation dans le contexte de la militarisation et des attaques contre les écoles.

Le rapport du Réseau SOS a ajouté que des témoins ont vu des hommes armés déchirer des manuels et détruire deux bâtiments scolaires et le siège des enseignants qui ont été construits en 2007 grâce à l'aide de European Union Aid “Aide de l’Union Européenne” et SFO - Overpelt of Belgium.

Selon le Réseau SOS, le paramilitaire de Bagani est sous le commandement de la 89e Infantry Battalion Bravo Company “Compagnie Brave de Bataillon d’Infanterie” qui est campée à Barangay Kalagangan, San Fernando, à 30 minutes à pied de l'école.

«Nous sommes furieux de cette série d'attaques contre les peuples autochtones aux Philippines. Ces violations incessantes des droits humains, notamment les meurtres, la criminalisation, le harcèlement et la destruction des propriétés des peuples autochtones, doivent cesser. »

«Nous considérons ces actes de barbarie, discrimination et violation flagrante des droits de l'homme non pas comme des incidents isolés, mais comme des actions concertées visant à faire taire, par la peur, l'intimidation et les menaces, les luttes légitimes des communautés autochtones pour défendre leurs terres, territoires , et mode de vie ancestraux », déclare Joan Carling, Codirectrice de l'IPRI.

«Les lois protégeant les droits de l'homme et les droits des peuples autochtones aux Philippines sont systématiquement violées, comme le confirme le rapport du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH) publié en juin de cette année», ajoute-t-elle.

L'ancienne Rapporteure Spéciale des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones et Co-directrice de l'IPRI Victoria-Tauli Corpuz insiste également sur le devoir du gouvernement national de protéger les droits des Peuples Autochtones.                                      

«Le gouvernement Philippin doit se conformer à ses obligations et engagements en matière de droits humains. Il devrait protéger les droits des peuples autochtones et demander des comptes aux contrevenants à ces droits. Le gouvernement devrait enquêter et identifier ces auteurs et les traduire en justice. La culture de l'impunité continuera de persister aux Philippines si les auteurs se promènent librement même après avoir commis des violations flagrantes des droits de l'homme », déclare Corpuz.

IPRI soutient pleinement les recommandations du HCDH des Nations Unies demandant au gouvernement Philippin de mettre pleinement en œuvre la loi sur les droits des peuples autochtones et de garantir le respect du principe du Consentement Libre et Préalable et Eclairé des peuples autochtones et la reconnaissance du droit à une éducation de qualité aux enfants des Peuples Autochtones.

IPRI appelle le gouvernement Philippin à mettre en œuvre des mesures qui respectent, protègent et remplissent ses obligations de faire respecter les droits de l'homme, y compris les droits des Peuples Autochtones.

Enfin, IPRI se joint à d'autres organisations de défense des droits de l'homme et de Peuples Autochtones pour demander au Conseil des Droits de l'Homme de créer immédiatement un organe indépendant qui mènera des enquêtes rapides, impartiales, approfondies et transparentes sur tous les meurtres et présumées violations du Droit International Humanitaire (DIH), en vue de poursuivre les auteurs et d’offrir des recours aux victimes et à leurs familles.

 

 

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